bruitages

Mois : décembre, 2021

Les plaies sires

Toutes les bonnes choses ont une faim
Elles ont les yeux par où tu entres
Et sont aveugles à ton destin
Ce qu’elles préfèrent, c’est ton ventre
Toutes les bonnes choses mangent à ta fin

Etude de marché

J’ai effacé tant de mes mots

Que la mort même s’étonne

Je suis la nouvelle échoppe

Où tout doit disparaître

Et même

Ce qui échappe aux mots.

La vieille dame charmante

Curieuse et jalouse

D’un tel chiffre d’affaire

Compte mes zéros par douze

Et étudie

Mon art de tout défaire.

Elle s’inquiète :

Quel est ce barbouze

Au service du dédire

Qui ose

Défier mon monopole

Sur le marché de la destruction

Et faire de la vidange

Un oligopole ?

Est-il sérieux

Rigoureux

Ce mignon ?

Non

Evidemment

Elle tombe sur ce poème

Arraché à ce qu’écrire sème de peine

Et que je n’effacerai

Pour rien au monde.

Il faut bien qu’il reste

Une preuve

Un salut

Une chose

Un roc

Qui résiste

A la tentation

De tout nier

En bloc

L’amour au temps du corona

Quand ta bouche pleine

Suce mon gland vide

C’est babouche d’Aden

Pour mon pied-bite

Il y a la guerre

Au Yemen

 

Moi qui ne suis pas beau

Toi qui m’irrite

Je prends mon pied-bot

Quand tu m’habites

Tousse

J’existe

 

Mais quand ton jour nu

Jette sa lumière blanche

Sur mes étagères sales

Je me branle bien bas

Et mon sperme pue

Loin de tes hanches

 

Aujourd’hui la brume

Brouille les œufs

Les enfants jouent

Tu n’es pas là

Les rimes sapinent

Mon temps

Et mettent de la joie

Au bout de mes bronches