Les plaies sires
Toutes les bonnes choses ont une faim
Elles ont les yeux par où tu entres
Et sont aveugles à ton destin
Ce qu’elles préfèrent, c’est ton ventre
Toutes les bonnes choses mangent à ta fin
Toutes les bonnes choses ont une faim
Elles ont les yeux par où tu entres
Et sont aveugles à ton destin
Ce qu’elles préfèrent, c’est ton ventre
Toutes les bonnes choses mangent à ta fin
J’ai effacé tant de mes mots
Que la mort même s’étonne
Je suis la nouvelle échoppe
Où tout doit disparaître
Et même
Ce qui échappe aux mots.
La vieille dame charmante
Curieuse et jalouse
D’un tel chiffre d’affaire
Compte mes zéros par douze
Et étudie
Mon art de tout défaire.
Elle s’inquiète :
Quel est ce barbouze
Au service du dédire
Qui ose
Défier mon monopole
Sur le marché de la destruction
Et faire de la vidange
Un oligopole ?
Est-il sérieux
Rigoureux
Ce mignon ?
Non
Evidemment
Elle tombe sur ce poème
Arraché à ce qu’écrire sème de peine
Et que je n’effacerai
Pour rien au monde.
Il faut bien qu’il reste
Une preuve
Un salut
Une chose
Un roc
Qui résiste
A la tentation
De tout nier
En bloc
Quand ta bouche pleine
Suce mon gland vide
C’est babouche d’Aden
Pour mon pied-bite
Il y a la guerre
Au Yemen
Moi qui ne suis pas beau
Toi qui m’irrite
Je prends mon pied-bot
Quand tu m’habites
Tousse
J’existe
Mais quand ton jour nu
Jette sa lumière blanche
Sur mes étagères sales
Je me branle bien bas
Et mon sperme pue
Loin de tes hanches
Aujourd’hui la brume
Brouille les œufs
Les enfants jouent
Tu n’es pas là
Les rimes sapinent
Mon temps
Et mettent de la joie
Au bout de mes bronches